Prise en charge du japonais sous Debian.

  • Encodage des caractères.

    L'utilisation des accents, puis des caractères non-latins a été introduite progressivement dans les systèmes d'exploitation d'aujourd'hui. En conséquence, il peut être difficile de faire coexister deux langages lorsque l'un d'entre eux n'est pas l'anglais (qui est pauvre en caractères, comparé aux autres langues européennes).

    La solution la plus simple quand on part de zéro est de prendre la technologie la plus moderne, puisqu'il n'y a pas de problèmes de compatibilité antérieure. Cette solution s'appelle Unicode, c'est un jeu de caractères qui inclut la plupart des symboles utilisés pour écrire dans le monde.

    Sur un ordinateur doté d'un système d'exploitation récent, vous utilisez très probablement unicode. Pour le vérifier, il faut taper locale dans un terminal. S'il vous répond une liste de variables commençant par LC, et contenant UTF-8, c'est bon. Si vous voyez quelque chose du genre fr_FR.iso-8859-15, ou fr_FR@euro (ou une combinaison des deux), il faut passer à UTF-8.

    Cliquez sur le lien suivant pour savoir comment passer à UTF-8.

  • Les logiciels à installer.

    Il faut maintenant installer les logiciels qui permettent de saisir les kanjis, car bien sûr, il n'y a pas assez de place sur le clavier pour tous les mettre. Il y en a plusieurs. Sous Debian, je recommande Anthy et UIM. Leur défaut est de ne prendre en charge que les applications gtk ou KDE, mais cela inclue OpenOffice, Firefox, Thunderbird, Gimp, et pas mal d'autres logiciels. Si vous dépendez d'un programme qui ne sait pas ingeragir avec Anthy, vous pouvez tenter votre chance avec Canna. La commande suivante devrait installer tout ce qui est nécessaire : apt-get install uim-xim uim-anthy uim-gtk2.0. Vous risquez aussi d'avoir besoin des polices de caractères fournies par ttf-kochi-gothic ttf-kochi-mincho, ainsi que de poppler-data.

    Cette liste de polices est faite « à la louche ». N'hésitez pas à me dire si un paquet est manquant ou si un est franchement inutile.

  • La saisie des caractères.

Pour activer automatiquement anthy (voir plus haut) lors du démarrage de votre session graphique, il faut la configurer en entrant im-switch -c et en sélectionnant le numéro approprié. Ces changements sont persistants, et prendront effet à partir de la prochaine connexion.

Les application lancée par la suite seront « aware », et vous pourrez basculer en saisie du japonais en frappant shift+espace. La saisie elle-même se fait en entrant la translittération en romaji. Cela devrait faire apparaître des hiraganas. Par exemple : kiyouha(entrée)nichiyoubi(entrée)desu.(entrée) donnera : きようは にちようび です。Pour convertir les hiragana en katakana ou en kanjis, il faut appuyer sur la barre d'espace avant d'appuyer sur entrée. Appuyez deux fois si le choix proposé ne convient pas!. Par exemple, après conversion de nichiyoubi en kanjis : きょうは 日曜日 です

Comme la saisie du japonais bascule assez facilement par erreur en appuyant sur shift+espace, il peut être énervant de l'avoir toujours activée. Pour démarer ponctuellement le système "UIM" (le programme gérant le basculement), et informer programmes de sa disponibilité, il faut entrer les commandes suivantes dans un terminal. Seules les applications démarrées en ligne de commande depuis ce terminal réagiront à shift+espace.

GTK_IM_MODULE=uim ; export GTK_IM_MODULE
QT_IM_MODULE=uim ; export QT_IM_MODULE
uim-xim &
XMODIFIERS=@im=uim ; export XMODIFIERS