Dpkg et RPM proposent un mécanisme appelé triggers en anglais. Dans le cas de Dpkg, la traduction française est actions différées. Je ne connais pas de traduction pour RPM, et la version française ne s'appliquerait pas bien, pour les raisons qui suivent.

Il existe deux types d'actions différées pour Dpkg : explicite et fichier. Dans le cas du type explicite, un script d'un paquet A va activer un paquet B. Le type fichier est plus courant. Dans ce cas, l'installation, la modification ou l'effacement par un paquet A d'un ficher dans un chemin prédéterminé par un paquet B va activer le paquet B. Les actions différées sont souvent utilisées quand un paquet A doit enregistrer une information auprès d'un paquet B. Par exemple, lorsqu'une application graphique est installée, son paquet peut ajouter sa description dans le répertoire /usr/share/applications, ce qui va activer le paquet desktop-file-utils, qui fera le nécessaire pour ajouter une entrée dans le système de menu de l'environnement graphique.

Les triggers de RPM fonctionnent différemment. L'installation, la mise à jour ou le retrait d'un paquet A va activer un paquet B si le paquet B déclare son intérêt pour le paquet A dans son fichier SPEC (en mettant des conditions sur la version du paquet A si nécessaire). Les documentations de RPM et de Fedora donnent quelques exemples d'utilisation, comme la mise à jour de liens symboliques lors du remplacement d'un serveur de courriels par un autre.

Au bout du compte, bien que les deux mécanismes portent le même nom en anglais, ils n'ont pas le même but. Dans le cas de Dpkg, les actions différées sont particulièrement utiles pour regrouper des actions similaires. Par exemple, mettre à jour la liste des pages de manuels une seule fois après l'installation de cent paquets, plutôt que cent fois après l'installation de chaque paquet. Elles servent aussi à remplacer des commandes répétées dans un grand nombre de paquets par une commande unique dans un paquet central, et ainsi faciliter l'évolution du système. Dans le cas de RPM, les triggers semblent plus spécialisées, puisqu'elles concernent à chaque instance la relation entre deux paquets.